Lois et réglementations
Loi Pinel, Loi Carrez, Loi d’Alur, ces noms nous semblent familiers, sans que nous sachions parfois ce qu’ils signifient. Ces différentes lois portent généralement le nom du ministre qui les a adoptées. Mais en matière immobilière, chaque nouvelle majorité politique apporte ses propres idées, chaque nouvelle présidence veut innover. En effet, l’immobilier est un thème qui touche tous les Français, tous concernés à un moment donné par l’achat ou la location d’un bien immobilier, qu’il s’agisse d’un appartement ou d’une maison. Voici un rapide aperçu de quatre lois emblématiques dans le domaine de l’immobilier.
La loi Hoguet régit l’exercice de la fonction d’agent immobilier
Adoptée le 2 janvier 1970 sous la présidence de Georges Pompidou, la loi dite Hoguet a été adoptée dans un contexte où la profession d’agent immobilier était insuffisamment ou pas du tout réglementée. L’esprit de cette loi était donc de remettre un peu d’ordre dans les mains des clients.
C’est depuis cette loi que les professionnels de l’immobilier doivent afficher le montant des prestations fournies par leur agence. De même, la loi Hoguet oblige les agents immobiliers à souscrire une assurance responsabilité civile dans le cadre de leur profession. En outre, ils doivent désormais posséder une carte professionnelle, ainsi que tenir un registre des annuaires et des mandats. Enfin, cette loi réglemente la rémunération de l’agent immobilier
La loi Alur, pour les professionnels de l’immobilier
La loi Alur a été promulguée le 26 mars 2014, 44 ans après la loi Hoguet, qu’elle modernise. En effet, la loi Alur étend les obligations imposées par cette dernière aux associations de copropriétaires, qui n’étaient pas concernées par la loi Hoguet. En outre, la loi Alur introduit une contrainte supplémentaire pour les professionnels de l’immobilier, en les obligeant à suivre une formation pour pouvoir exercer.
La portée historique de la loi Alur concerne surtout le cadre des loyers qu’elle organise à Paris et à Lille, villes considérées par le législateur comme des « zones de tension ». Cependant, cette expérience prendra fin en 2017. La loi Alur introduit également de nombreuses modifications, dont les plus notables sont la réduction de 3 à 1 mois du délai de préavis pour les locataires situés dans ces zones, la création d’un avis d’information obligatoire à remettre au locataire ou la remise à ce dernier d’un diagnostic gaz et électricité.
La loi Elan, texte emblématique du président Macron sur l’immobilier
Publiée au Journal officiel le 24 novembre 2018, la loi Elan est le texte de référence pour la majorité d’Emmanuel Macron dans le secteur immobilier. L’esprit de cette loi vise à faciliter l’accès au logement des personnes vulnérables et à faciliter le processus de construction de nouveaux logements. Comme les lois Hoguet et Alur avant elle, la loi Elan introduit de multiples modifications réglementant l’activité des professionnels de l’immobilier.
Il s’agit notamment de la généralisation de la garantie Visale aux étudiants, de la simplification des procédures de réquisition des locaux vacants, et du renforcement des sanctions contre les locations saisonnières abusives comme l’Airbnb. En outre, cette loi vise à refondre le système d’attribution des logements sociaux, par la généralisation du système de notation dans les grandes agglomérations et une plus grande transparence des critères appliqués par les propriétaires. Enfin, le président Macron s’est fixé comme règle à travers cette loi qu’aucune contrainte supplémentaire ne doit être ajoutée pour la construction de nouveaux bâtiments, afin de compenser le manque de logements dans certains quartiers tendus.
La loi Pinel, un système d’exonération de la taxe foncière très populaire
La particularité de la loi Pinel est qu’elle a traversé plusieurs majorités politiques. Initialement introduit dans la loi de finances 2015, ce dispositif a été prolongé en 2018 pour une période de trois ans. D’une manière générale, et dans la lignée du dispositif Duflot qu’elle remplace, la loi Pinel incite les ménages à investir dans l’immobilier locatif grâce à un système d’exonération fiscale progressive. Elle s’applique aux logements situés dans des zones dites tendues.
L’idée est simple : plus un ménage loue longtemps son bien, plus la réduction d’impôt est importante. En contrepartie, le loyer des appartements ou maisons concernés est plafonné, et leur attribution est soumise à des conditions de ressources appliquées aux locataires, afin de faciliter l’accès aux personnes traditionnellement exclues. Ainsi, l’agglomération parisienne ainsi que la plupart des grandes villes françaises sont concernées par ce système. En vertu de cette loi Pinel, le montant maximum de l’investissement exonéré d’impôt est limité à 300 000 euros par an.